La très noble et distinguée maisonnée Wenwan

Aisu marchait avec sa grâce naturelle dans les rues du territoire Vampire. Elle bailla à s'en décrocher la mâchoire et s'étira paresseusement. Courage, plus que quelques mètres.
- Aaaah. Elle m'a tuée cette mission... Attends-moi, lit chéri ! Je t'entends, tu hurles mon nom ! J'arriiiive !

Kinahok pestait. D'accord, elle avait infiltré les douches des hommes de l'Honai. D'accord, elle l'avait fait avec quelqu'un qui n'était pas membre de l'organisation. Mais bon, aller chercher une gousse d'ail en territoire Vampire ... Y'avait plus glorieux comme punition ...
- Merde à chier de bordel à cul de pompe à merde ..., récita poétiquement l'Illurienne avant de reconnaître la silhouette d'Aisu au loin :
- HEYYYY AISUUUUUUUUUUUUUUUUU !, vagit l'Illurienne en agitant les bras comme un moineau, courant vers la jeune Vampire.

Telle une loque relancée par une dernière volonté, Aisu pivota vers l'Illurienne, le teint pâle et des cernes jusque sur les joues.
- Ah... salut Kina, qu'est-ce que tu fais là ?

Kina serra Aisu dans ses bras, histoire d'éviter de répondre à la question de la jeune femme :
- Tu m'as manquéééééééééééééé !

Aisu réceptionna Kina tant bien que mal et manqua de se casser la
binette.
- Wow du calme ! Qu'est-ce qui te prend ?!!

- Oh ben rien, j'suis contente de te voir, répondit l'Illurienne avec un sourire banane.

- Ah... Ouais, moi aussi en fait.
Puis elle tilta.
- Dis-moi... Tu serais pas punie toi pour être en territoire Vampire ?

Kina tiqua :
- Eh merde ... On peut rien t'cacher à toi hein, pesta la jeune femme.

- Bah en fait... moi je reviens d'un séjour en territoire Sémérien là... J'allais rentrer chez moi, c'est la maison juste là.

Kina regarda la maison :
- Wow, vous devez être nombreux pour avoir une aussi grosse baraque ...

- Onze. Les parents, moi et mes huit frères. On est tous un peu éparpillés au quatre coin du Sekutsa avec les missions mais on revient souvent à la demeure familiale. Un peu façon colonie. Tu veux venir te reposer un peu chez moi ? Avec du bol, les frangins seront sortis...

- Ouais j'veux bien ... N'empêche, onze personnes ! Quand je pense que je nous trouvais nombreux (on est huit. Vous êtes tous Vampires ?

- Yep. Papa et Maman sont Vampires, alors on avait pas trop le choix...
Elle fouilla ses poches et sortit une grande clé d'une bonne quinzaine de centimètres, épaisse et lourde, l'extrémité ornée d'un rubis à l'éclat incertain. Elle inséra sa clé dans la serrure d'acier sombre de la grande maison et tourna plusieurs fois. Au déclic, elle poussa doucement la porte en bois massif et passa sa tête dans l'entrebâillement. Tout était silencieux. Aisu entra complètement
- On a de la chance, ils doivent tous être sortis. Entre, je vais...
- NII-SAN TAAAAAAAACKKKKKKKKKKKKKKKKKKKLE !!!!!!
BAM !
Ni une, ni deux, Aisu se retrouva ensevelie sous une montagne humaine en la personne de huit grands dadais tous plus robustes les uns que les autres. Seule une de ses mains dépassait du lot, se crispant nerveusement dans le vide.

Kina éclata de rire, reluquant au passage les frangins d'Aisu.
- Eh ben, quel accueil !

L'aîné de la famille, qui était accessoirement celui en haut de la montagne humaine, remarqua alors la présence de Kinahok.
- Ah, les mecs, elle est pas rentrée toute seule la franginne. Y'a d'la femelle dans la baraque !
Ils se relevèrent un par un.
- Quoi ?! Mais c'est une vraie invasion. Maman, Aisu, et maintenant une autre ! fit un deuxième
- Ca fait quand même trois, c'est pas rien... décompta un troisième frérot.
- Vos gueules ! Vous êtes neuf mecs ! protesta Aisu.
- Ouais, et on tient à notre majorité sexuelle.

Kina les dévisagea un par un, puis lança d'un air blasé :
- J'ai une gueule d'invasion féministe ? Machos, va !

L'aîné, qui mesurait plus de deux mètres, s'approcha de Kinahok et se pencha :
- Dis donc toi, tu vas nous causer meilleur avant de ressortir d'ici avec trois chaussures. Une au pied droit, une au pied gauche, et une au cul.
- Arrête, Kokoa. C'est mon invitée ! protesta Aisu.
- Tin, même Aisu ramène plus de meufs que moi... Chier...
- En même temps, t'as vu ta gueule ?
- On est jumeaux, connard.
La Vampire soupira. Rien n'avait changé.
- Bon bah Kinahok, je te présente, dans l'ordre : Kokoa, Sanechi, Akanoha, Myaku, Kurokoro, Kei, Hakkekkyu et Sakkekkyu.

Kina observa tout le monde, ayant déjà oublié tous les noms :
- Euuh, salut, dit-elle avec un sourire colgate.

Aisu se fit alors assommer par un des plus jeunes frères de la famille.
- Crétine, fallait pas nous présenter tous en même temps ! Comment veux-tu qu'elle remarque ma sublime beauté et mon nom à la si douce consonance si tu me noies au milieu de ces abrutis ?
- T'sais ce qu'ils te disent les abrutis, Myaku ? tempêta Kokoa.
- A MOOOORT !
- J'ai mal, gémit Aisu.

Kina posa la main la tête d'Aisu, compatissante :
- Hé la grande brute, Myaku ! t'as fait mal à Aisu !

Aisu se massa le crâne douloureusement.
- Des "hé la grande brute", y'en a huit ici Kinahok, fit la Vampire en riant.
- Dix même, en comptant Maman et Papa.
- Ouais... Y'a que Aisu qui dépasse pas le 1m80 dans la famille... Naine !

- Han ! C'est méchant ! fit l'Illurienne. Au fait Aisu, tu m'avais pas dit que tes frères étaient aussi mignons !

- Parce qu'ils le sont pas. Et en plus c'est des crétins pas finis. Et des bourreaux.
- Soeur indigne ! crièrent les concernés à l'unisson.
- Bon, Kinahok, je vais voir si on a autre chose que du sang gélifié pour le dîner... Je pense pas que aies le même régime alimentaire que nous, si ? rit la Vampire.

- Euuh non, pas vraiment, en effet, rit la jeune femme. Ah et au fait, appelles-moi Kina.

- Okay Kina ! Suis-moi, direction le frigo !
- Hm... Et moi je peux t'appeler Kinaaaaa ?! ronronna Myaku ?