- Mon chéri... Mon poussin... Qu'est-ce qui s'est passé mon cœur ? Où est ta sœur ?
- Elle... Finit-il par lâcher. Elle... Elle s'est faite enlever... Avec Sanji et Meyuo... Un homme encapuchonné les a kidnappés... Et je n'ai rien pu faire... En partant il m'a dit... De t'annoncer son retour et que... Qu'il a l'intention de les utiliser pour... Assouvir sa vengeance...
Les sentiments de Van.
Patience était sous le choc de la nouvelle. Elle était arrivée trop tard ! Abby avait été kidnappée et elle ignorait par qui. Et que voulait dire ce message ? En quoi il devrait l'aider à deviner qui les avaient enlevés ? Elle serra plus fort son fils avec un air absent. Ce dernier le remarqua et rendit son étreinte à sa mère, compatissant à sa douleur. Ses cheveux formaient un rideau touffu devant ses yeux en entourant sa tête baissée.
Brusquement, une sonnerie se fit entendre. Mais ce n'était pas celle de l'école, s'en était une autre, très familière à la sorcière. Celle-ci se calma en l'attendant, pensant qu'ils auraient le temps de préparer un plan après. Même si cela arrivait à un très mauvais moment, c'était obligatoire et la française voulait absolument qu'ils soient constamment à jour. Van commença à déglutir, apeuré, en la reconnaissant également. Patience lâcha son fils en se levant et sortit son téléphone en retenant son mari et son fils par le col, qui s'en allaient avec des airs paniqués. Elle composa un numéro avant de le porter à son oreille.
- Allo Shichi ? C'est l'heure de la piqûre de mes deux vampires préférés.
- Noooooooooooooooooooooooooooooooon ! s'exclamèrent les susnommés.
- Ok, on te rejoint à la maison.
La sorcière raccrocha et, blasée, traîna littéralement Eylan et Van chez eux, sous le regard surpris de Jade et Kai. Cette dernière fit remarquer, en cachant son inquiétude pour Meyuo, qu'elles devaient partir à la recherche de leurs enfants mais Patience était déjà loin. Jade tenta de calmer son angoisse à propos de ce qui pourrait arriver à son fils et suivit sa soeur, ne sachant quoi faire d'autre. Kai l'imita.
Elle les avait ramenés de force chez eux, où était déjà un homme grand et svelte, vêtu d’une longue blouse blanche sans pli. Il avait un teint coloré et deux yeux verts, surmontés de longs cheveux fins jaunes-orangers attachés en une haute queue de cheval descendant jusqu’à ses fesses, où aucun cheveu ne dépassait. En le voyant, Eylan grogna de la manière d'un chien pendant que Van tentait de s'enfuir en paniquant, particulièrement quand ce qui semblait être Shichi sortit sa seringue.
- T'as pas intérêt à me toucher, menaça le vampire adulte.
- Je dois juste te faire ta piqûre de diurnophole. Heureusement que ta femme m'a prévenue sinon je l'oubliais d'ailleurs.
- Pas de protestation ! exigea la sorcière sous le regard meurtrier de son mari.
- Je te hais chérie !
- Moi aussi mon amour.
- Tu me le payeras, continua-t-il en sentant le médecin lui faire la piqûre.
- Alors ça c'est ce qu'on verra.
Shichi voulut ensuite s'attaquer à la piqûre de Van, mais celui-ci réussit à s'arracher à la poigne de sa mère et s'enfuit partout dans la maison. Le roux se mit alors à sa poursuite tandis que Jade et Kai entraient. Patience lâcha Eylan pour se précipiter vers elles en voyant les yeux rouges de sa soeur, qu'elle enlaça en se rappelant qu'elles devaient chercher un plan pour aller délivrer leurs enfants. Et elles devaient faire vite. Seulement, elle ne savait vraiment pas quoi faire. Elle était perdue et désespérait de ne pas arriver à provoquer ses visions. La sorcière était prête à pleurer. Quand son mari se reprit, il alla la prendre des bras de Jade en lui murmurant :
- Ne t'inquiètes pas. Je tuerais la personne qui a prit notre petite fille.
- Tu sais qui il est et où le trouver ?
- Non mais il faudrait se pencher sur ce mot.
- Van pourrait nous aider, intervint Kai.
Quelques instants plus tard, ils étaient tous, excepté Shichi, dans le salon, Van sur une chaise devant les adultes assient dans un canapé. Son teint blanchâtre, ses tremblements et ses yeux écarquillés donnaient l'impression qu'il avait été traumatisé. Il était dans cet état depuis Kai lui avait reparlé de cette affaire et cela inquiétait sa mère. Les deux autres femmes se mirent à le questionner :
- T'as vu le visage de ce connard ?
- Que peux-tu nous dire sur le kidnappeur ?
- Il a prévu de faire quelque chose à Meyuo ?
- Sanji n'avait pas trop peur ?
- Pourquoi tu l'as pas arrêté ?
- Mais arrêtez de le torturer mentalement ! le défendit Patience en le prenant dans ses bras en voyant son air angoissé devant les questions des deux adultes.
Van était très touché par la dernière question, posée par Kai. Touché et Honteux. Il avait essayé de récupérer sa soeur mais l'homme avait été trop rapide. Tout ce que le vampire avait réussi à faire c'était de s'accrocher au bras d'Abby avant de lâcher prise car l'homme tirait fort. Les trois adolescents avaient été emmenés sans qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit d'autre. De plus, aucun d'entre eux ne maîtrisait assez la spécialité de leur race respective. Le jeune garçon se sentait si pathétique et si inutile. Mais comment pouvait-il devenir plus fort ? Il regarda en direction de son père pour savoir ce qu'il en pensait. Mais celui-ci se plaignit à sa femme :
- Mais putain chérie ! t'as trop chouchouté Van. Maintenant c'est devenu un faiblard.
- C'est faux ! se défendit Patience. Mon fils est très mignon.
- Non, il est faible. C'est un vampire que tu as rendu faible en le protégeant comme tu l'as fais.
- Il n'est pas faible ! C'est juste simplement un enfant.
- Mais c'est un homme qui a la force d'une fille.
- Il me semble que votre chef est une femme non ? précisa la sorcière, narquoise.
- Arrêtez ! hurla le jeune homme en pleurant. Je sais que j'ai été incompétent, c'est pas la peine d'en rajouter.
Il se leva et monta à l'étage en courant sans s'arrêter de pleurer. De la haine envers ses parents monta en lui, de même que de la haine pour lui-même et pour son incapacité à protéger les personnes auquelles il tenait. Van se précipita dans sa chambre et se jeta littéralement sur son lit, où il pleura avant de réaliser qu'il y avait un moyen pour qu'il devienne plus fort, même si ce serait vraiment très difficile.
- A propos, tu ne sais vraiment pas qui pourrait vouloir se venger de toi ? finit par demander sérieusement Eylan.
- Voyons... Répondit sa femme d'un air songeur. Il y a mes anciens camarades de classes, Jessie, toi, la femme de Yan,...
- Pour moi je comprend puisque tu as osé me mordre la virilité lors de notre dernier ébat et que tu appelles toujours ce crétin pour me faire ma piqûre, mais
pourquoi la femme de Yan ?
- A cause du jour où j'ai embrassé son mari. Il paraît qu'elle a été furieuse quand elle l'a apprise.
Le regard d'Eylan s'assombrit à ce rappel. Il ne s'était toujours pas remis de ce détail qui le rendait jaloux à chaque évocation et était le sujet de nombreuses disputes. Il l'accusait d'aimer encore le scientifique et elle le traitait de paranoiaque. En général ce genre de chose se terminait par une partie de jambes en l'air, animée par la jalousie du vampire qui sentait à chaque fois le sang de sa femme l'exciter. Il voulut dire quelque chose, mais des pas se firent dans l'escalier, faisant tourner les têtes des quatre adultes vers cette direction.
Van semblait différent. Il avait comme une aura sombre autour de lui, une aura emplie de haine. Pourtant, Patience sentait qu'il était encore son petit garçon pleurnichard et si mignon qu'elle ne pouvait s'empêcher de lui passer n'importe quoi. Cependant, elle devint méfiante en sentant ce changement. Il semblait si froid, lui habituellement chaud. Son fils semblait plein de haine, de remords et de désir de vengeance. Il s'approcha d'eux avec cette attitude et annonça brusquement :
- P'pa, m'man, désormais je ne serais plus votre petit garçon faible. J'ai décidé de m'endurcir pour devenir plus fort. Je deviens aujourd'hui même Van Koshin, un vampire qui a juré de retrouver sa soeur et de battre celui qui a osé l'enlever.
- Pardon ? s'exclama Patience d'un air abasourdi.
- Désolé maman, mais c'est la seule solution.
- Eylan, dis quelque chose ! fit-elle en se tournant vers son mari.
Mais celui-ci resta coi, ahuri par la nouvelle. Il ne savait s'il devait encourager son fils ou s'il devait l'empêcher de partir dans cette aventure où il n'avait pas une énorme chance de revenir vivant. D'autant plus que l'homme l'avait oublié la dernière fois. Et puis, on ne savait même pas encore qui était le kidnappeur. C'était de la folie de se préparer pour un combat sans savoir qui sera l'adversaire.
A suivre ! Je publie avant de partir pour trois jours à Angers. Et j'espère que ce chapitre vous aura plû.